Visiter Jersey : quelques incontournables sur l'île

Portraits Jersiais : à la rencontre des locaux

Jersey m’a surprise. Quelle découverte cette île ! Une petite île au charme fou, des paysages sublimes, un air d’Irlande et de France à la fois. Ce qui m’a surtout frappé surtout à Jersey, ce sont les gens. Une gentillesse incroyable qui m’a définitivement rappelée la chaleur des Irlandais. Pendant ce séjour, en plus d’admirer les paysages poétiques de l’île, je suis partie à la rencontre des locaux et des artisans. Ces gens qui font Jersey, qui font de cette île un endroit créatif, vivant et surtout paisible. Rencontres.

Visiter Jersey : quelques incontournables sur l'île

À la rencontre des gens qui font Jersey

Vicky : du frais sur le port de St-Hélier

Vicky, c’est un vrai personnage ! D’ailleurs, en discutant avec d’autres artisans de l’île, tous m’ont parlé d’elle avec le même enthousiasme : sa gentillesse et sa joie de vivre sont contagieuses.

Avec son large sourire, elle m’accueille dans son épicerie « The Fresh Fish Company », nichée sur le Victoria Pier, à St-Hélier. Son étal donne immédiatement l’eau à la bouche : poissons frais du jour, fruits et légumes locaux, spécialités régionales, vol-au-vent maison, coquilles Saint-Jacques… Ici, tout est cueilli ou pêché le matin-même. Le mot d’ordre de Vicky ? Fraîcheur et authenticité.

Cela fait maintenant 18 ans qu’elle tient cette épicerie avec son frère Louis. Ancien pêcheur, ce dernier a dû raccrocher les filets après des problèmes d’équilibre dus à une maladie de l’oreille. Ne pouvant plus prendre la mer, il a trouvé une nouvelle vocation en lançant cette boutique aux côtés de sa sœur. Et depuis, le succès est au rendez-vous.

Leur étal ouvre à l’aube chaque jour — dès 5 h en été, 7 h le reste de l’année — et les clients ne tardent jamais à affluer pour mettre la main sur les meilleurs produits de l’île.

Ce qui a tout de suite attiré mon regard, c’est l’étal de homards : des dizaines, bien rouges et ultra frais. Vicky m’explique que les homards et les crabes sont très présents autour de Jersey, et qu’ils figurent parmi les produits phares de la pêche locale. Elle fournit d’ailleurs plusieurs des meilleures tables de l’île.

Vicky, et son frère Louis

Le saviez-vous ?

  • On pêche le homard toute l’année à Jersey, mais c’est en hiver que l’on en trouve le plus alors que c’est l’été qu’ils sont le plus dégustés !
  • On distingue les males des femelles aux pinces et aux corps : les males ont les pinces plus larges et les femelles le corps plus large.
  • L’île de Jersey produit également du sel de Jersey et du ketchup local : Heinz n’a clairement pas sa place ici !

Anne & Shelly : le caramel made in Jersey

Anne et Shelly, c’est un duo de choc ! Deux mamans dynamiques, toujours en mouvement, toujours un projet en tête. L’une est néo-zélandaise, l’autre anglaise, et toutes deux se sont installées sur l’île de Jersey il y a plusieurs années, avec l’envie de trouver un métier à la fois passionnant et compatible avec leur vie de famille.

Anne a d’abord tenu un restaurant pendant plusieurs années à Gorey Village. Mais au fil du temps, elle a réalisé que la restauration ne lui laissait pas assez de temps pour sa famille. Elle décide alors de changer de cap et s’associe avec son amie Shelly pour lancer un projet qui leur permettrait de gérer leur emploi du temps, tout en laissant libre cours à leur créativité : La Crémière.

Après une étude approfondie du marché local, une évidence s’impose : Jersey regorge de richesses — beurre, crème, sel… — mais il manque encore un produit phare pour les mettre en valeur. Et si c’était… le caramel ? Inspirées par la tradition bretonne, elles créent alors une sauce caramel au beurre salé 100 % locale, made in Jersey. Un délice authentique et savoureux, qui ne tarde pas à séduire. La recette évolue : version café, version romarin… les déclinaisons font mouche !

Le succès est immédiat : les touristes en raffolent et en remplissent leurs valises. Les locaux aussi y prennent goût, tout comme les restaurateurs — et même les Anglais ! La fameuse sauce de Jersey a même eu droit à son moment de gloire dans le magazine de Jamie Oliver. Rien que ça.

J’ai rencontré Anne un matin, chez elle, dans sa charmante maison à Gorey. C’est là qu’elle gère toute son activité : elle prépare chaque flacon à la main, dans une pièce dédiée, et colle elle-même les étiquettes à l’effigie de leur mascotte — une jolie petite vache, la célèbre vache de Jersey, connue pour sa grâce. Anne fait aussi partie de l’association Genuine Jersey, un label qui garantit l’authenticité des produits locaux, et dont elle porte fièrement les valeurs.

Tyrone : la passion des pommes de terre

J’ai tourné un moment dans les environs, demandant mon chemin à quatre ou cinq personnes. Le Feuvre Farm, c’est un endroit bien connu de tous, donc pas de souci, je suis au bon endroit ! Je cherche Tyrone, un autre visage familier de l’île. On m’indique qu’il est en bas, quelques rues plus loin, à la ferme principale.

Quand je l’ai vu arriver, j’ai été un peu surprise. Je m’attendais à un homme plus âgé, un genre de « vieux » monsieur en combinaison verte kaki, cheveux grisonnants. C’est drôle comme les clichés peuvent être tenaces, me suis-je dit. Mais non, Tyrone est jeune, dans la vingtaine peut-être (enfin, je crois), avec des cheveux blonds… et un short. Il est même plutôt charmant, j’avais tout faux !

Quelques minutes après les présentations, on part ensemble à travers les chemins de l’île — qu’il connaît comme sa poche — direction L’Étacq. Il m’emmène découvrir les champs de la ferme et les « honesty boxes » disséminées un peu partout sur l’île.

Tyrone me parle de son parcours, de sa vie à Jersey, de la façon dont il gère aujourd’hui la ferme avec son père et ses frères. Le Feuvre Farm, c’est la plus grande ferme de l’île et avant tout une histoire familiale. Ils sont la sixième génération à produire la célèbre Royal Jersey, la petite pomme de terre de l’île (sans oublier d’autres légumes). Si vous avez déjà entendu parler de Jersey, c’est probablement grâce à cette pomme de terre. On la retrouve principalement au Royaume-Uni, et elle est réputée pour être cultivée exclusivement sur l’île de Jersey.

Quant aux « honesty boxes », je trouve le concept vraiment génial. L’idée, c’est de disposer de petits stands un peu partout sur l’île où les producteurs locaux déposent leurs récoltes : fruits, légumes, œufs, fleurs… Chaque produit est emballé dans des sacs individuels avec leurs prix affichés. Il n’y a personne pour surveiller, on fait confiance à l’esprit de Jersey. Les gens peuvent simplement choisir ce qu’ils veulent, laisser l’argent dans la boîte et repartir avec leur sac. C’est simple, efficace et basé sur la confiance.

Ce qui m’a le plus frappée lors de ma rencontre avec Tyrone, c’est la passion qu’il dégage quand il parle de son travail, mais surtout de Jersey. Ce que j’ai retenu, c’est que l’île n’est pas du tout ennuyeuse, même pour les jeunes générations. C’est un petit coin de paradis où il fait bon vivre, et je le crois volontiers, vu ce que j’ai pu découvrir en seulement trois jours. Moi aussi, j’ai été séduite par Jersey !

Jane : ambiance marine et céramique

En entrant dans la boutique de Jane — le Jane James Ceramics Studio — j’ai tout de suite commencé à imaginer chaque coin de mon salon décoré avec l’une de ses œuvres. L’ambiance y est douce, les teintes apaisantes, et l’ensemble dégage une vraie sensation de calme et de chaleur.

C’est ici même que Jane façonne toutes ses créations, pendant que ses deux collaboratrices se chargent de les peindre avec soin. Mais le choix des couleurs, c’est elle seule qui s’en occupe. Chaque matin, elle plonge les mains dans un grand bac rempli de petites céramiques déjà colorées, et sélectionne celles qui résonnent avec son humeur du jour. La couleur, c’est le cœur de son travail : elle veut que ses pièces soient vivantes, joyeuses, et pleines d’âme.

À chaque tempête, elle part avec son mari arpenter les plages à la recherche de trésors rejetés par la mer : morceaux de bois, coquillages, débris naturels… Tout est soigneusement collecté. Ces matériaux, elle les intègre ensuite à ses créations, leur donnant forme, texture et relief.

Chez Jane, aucune pièce ne se ressemble. Elle marie céramique et bois flotté avec une élégance rare. Et ce qui m’a le plus frappée, c’est que tout cela est le fruit d’une reconversion. Originaire d’Angleterre, Jane travaillait autrefois dans les relations publiques. Puis, un jour, son mari est muté à Jersey. Toute la famille débarque sur l’île avec leur petite fille de cinq ans. Ne pouvant plus exercer son métier, et absorbée par son nouveau rôle de maman, Jane cherche une activité qui lui permettrait de s’épanouir tout en respectant son équilibre de vie. Elle s’inscrit alors à un cours d’art pendant un an… et découvre la céramique. Le déclic.

Dix ans plus tard, elle possède deux boutiques sur l’île, et ses œuvres s’exportent désormais à l’étranger : piscines, aquariums, établissements scolaires… Sa créativité dépasse les frontières. C’est une belle histoire, inspirante même. Franchement, ça donne envie de s’y mettre, non ?

Vous l’aurez compris, Jersey, ce n’est pas seulement des paysages magnifiques, c’est aussi — et surtout — ses habitants, dont l’accueil chaleureux m’a vraiment marquée. D’ailleurs, je n’ai pas croisé que des artisans : à l’épicerie de Vicky, j’ai fait la rencontre d’un adorable couple de Français installés ici avec leur petite fille née sur l’île. Ils m’ont confié qu’ils se sentaient vraiment bien à Jersey — et je les comprends !

Et puis, comment ne pas parler de James ? Il mérite amplement sa petite dédicace dans cet article, car, disons-le franchement, il m’a un peu (beaucoup) sauvé la mise. J’ai crevé un pneu sur une petite route perdue, et je me suis retrouvée complètement bloquée. Je l’avoue, je n’ai jamais appris à changer une roue. Ou plutôt, je n’en ai jamais eu l’occasion jusqu’ici. Il pleuvait des cordes, il n’y avait pas un chat aux alentours, et là, miracle : James. Il est arrivé comme par enchantement, a changé ma roue sous la pluie… et le tout avec le sourire. Un vrai gentleman. MERCI, James.


Cet article est le fruit d’une collaboration avec Visit Jersey, que je remercie chaleureusement. Je garde une entière liberté sur ce que je vous raconte!

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7 commentaires

  1. on a passé quelques jours à Jersey à Noël 2017, je rêve d’y retourner ! Merci pour cet article qui m’a rappelé de merveilleux souvenirs

  2. Merci pour cet article, super destination Jersey, dépaysante apparemment! Hum et ces homards! J’attends avec impatience la suite de ce joli voyage…

    1. Merci Karinne! 🙂 La suite sera très bientôt en ligne avec tout plein d’information pour visiter l’ile!

    1. Oh merci Laure-Hélène!!! 😀 Moi aussi je suis plutôt d’une nature timide mais en fin de compte, j’ai trouvé les gens de Jersey très sympa et faciles à aborder! C’est une mentalité différente 🙂