Vivre au Portugal : la Chronique Nata #3

Me revoilà dans une troisième chronique Nata pour vous parler de la vie quotidienne au Portugal et de toutes ses facettes : les jolies, les surprenantes et les mauvaises. Parce qu’une fois encore, le Portugal en vacances et le Portugal pour y vivre, ce sont deux choses bien différentes.

Vivre au Portugal : ma vie d’expatriée dans la chronique Nata

Quand l’expatriation est difficile

Je ne vais pas vous mentir, ces dernières semaines au Portugal, celles qui ont marqué mon huitième mois d’expatriation par ici, ont été les plus difficiles. Je crois pouvoir dire que j’ai le mal du pays, un énorme blues même. J’ai l’impression que cette expatriation est difficile en tous points, depuis 8 mois, non-stop. Et que ça ne va pas en s’arrangeant malheureusement.

L’idée d’un nouveau pays pour s’expatrier a même débarquée dans nos esprits avec Pedro, mon conjoint. On a décidément beaucoup de mal à se faire une place ici, à se faire à la vie quotidienne et aux mentalités si différentes de l’Irlande. Pedro, mon conjoint (Portugais), a aussi du mal à se faire à la vie portugaise qu’il a laissé derrière lui il y a 6 ans en partant pour Belfast

Même si je sais qu’un pays n’est jamais comparable à un autre, je ne cesse de me dire qu’en 8 mois au Portugal, il m’est arrivé plus de problèmes et galères qu’en 6 ans en Irlande, et ça, c’est dur à accepter. Je ne ressens pas non plus ce sentiment d’être « à la maison ». Il y a t-il une durée minimale en expatriation pour cela ? Je n’ai, en tous cas, jamais eu besoin d’attendre pour ressentir ça en Irlande.

Guimaraes au Portugal

Notre déménagement : enfin terminé !

Suite à nos soucis d’appartement à Pico de Regalados (un taux d’humidité tellement haut qu’il a fait moisir, littéralement, la moitié de nos meubles et de nos affaires), nous avions pris la décision de déménager au plus vite avant Noël. Par le biais d’une amie, nous avions trouvé un appartement à Guimarães. Les clés de cet appartement devaient être disponibles pour nous début janvier, puis mi-janvier, puis mi-février, puis fin février, puis début mars, puis fin mars… Je ne vous fais pas de dessin, à chaque fois qu’on avait la proprio au téléphone, il y avait une nouvelle excuse. Et puis la série a continué.

Après la perte d’une grosse partie de nos meubles et de nos affaires et le report de ce déménagement, nous avons dû rendre les clés de l’appartement où nous vivions à Pico de Regalados. Nous avions alors donné une date de départ à notre agence immobilière. Alors que nous étions en train de charger le camion de déménagement et que l’on s’apprêtait à rendre nos clés, notre future proprio de l’appartement de Guimarães nous a appelé nous annonçant qu’elle ne souhaitait en fait plus louer son appartement. 

On s’est – presque – retrouvés à la rue. Seule solution de secours, nous réfugier dans la famille de Pedro, mon conjoint. Nous sommes ainsi restés chez sa sœur plus d’un mois, le temps de trouver un autre logement. Je crois, avec du recul, qu’on a sacrément été chanceux que sa famille vive sur place.

Nouvel apart’ !

On a fini pas trouver un appartement à Guimarães, même si nous nous étions mis à chercher partout au Portugal, désespérés de trouver quoi que ce soit à louer. On a emmenagé dans ce nouvel appartement dans un état misérable, mais qui clairement relevé du miracle. Et pour conclure la parenthèse Pico de Regalados, on a bien sûr jamais récupéré notre caution… .

Louer au Portugal : mission impossible (ou presque)

Notre problème, c’est que nous ne trouvions rien d’autre en parallèle. Enfin, rien à un prix convenable. Car oui, aujourd’hui au Portugal, il y a un gros problème de hausse des loyers qui n’est pas du tout en phase avec les salaires.

Pour vous éclairer, le salaire minimum au Portugal est de 600 € par mois et on considère qu’un bon salaire au Portugal tourne autour de 900 € (net). Hors, les loyers, eux, en ville (hors Lisbonne et Porto qui sont encore plus chères), sont à partir de 600 € minimum pour la plupart. Il est très difficile de trouver un loyer correct (un loyer correct au Portugal se situe entre 250 et 400 €).

Autrement, il faut s’exiler en campagne et donc avoir une voiture et ses coûts engendrés comme l’essence, la maintenance et l’assurance. Autant vous dire qu’il ne reste plus grand-chose sur le salaire après avoir payer le loyer. Cette hausse des loyers, elle est notamment dû aux retraités étrangers (français, allemands, anglais…), ou bien encore à une grande migration de brésiliens au Portugal qui sont prêts à payer davantage pour un loyer. Ce sont deux facteurs-exemples, mais il y en a d’autres bien sûr.

J’ai appris au cours des dernières semaines qu’au Portugal, tout se joue au contact et au bouche à oreille. Si tu n’as pas de contacts, tu ne loueras rien à un prix décent. Les agences immobilières se gardent les bonnes annonces pour les amis et la famille, et ces annonces n’apparaissent jamais en ligne. Si tu cherches à acheter un bien au Portugal par contre, tu trouveras ton bonheur très facilement, car ici, 90 % des biens sont à vendre pour seulement 10 % à louer (hors locations saisonnières, ça c’est facile à trouver aussi).

Les coups de gueule du mois

Durant notre dernière semaine à Pico, j’ai surpris le voisin s’immiscer sur notre terrasse par la porte de secours pour brancher son équipement pour faire des travaux chez lui et donc utiliser notre électricité, sans demander bien sûr. Quand on lui a demandé de retirer son câble et qu’on lui a gentiment fait remarquer qu’il aurait pu nous demander avant puisque c’était quand même chez nous, on a eu une réponse salée : « Si vous n’êtes pas contents, vous n’aviez qu’à couper l’électricité ! » J’ai cru rêver bien évidemment, et je n’avais qu’une envie, lui couper son câble. Je me suis contenter de couper électricité sur la terrasse et de rager pendant quelques jours

En l’espace d’une semaine, j’ai aussi surpris trois personnes jeter leur papier par terre, comme ça, en pleine rue. Je sais, vous allez me dire que malheureusement ça arrive partout. Mais trois fois en une semaine, sous mes yeux…

J’ai notamment surpris une dame, d’un certain âge, attraper son courrier dans la boite aux lettres (des pubs en question) et les jeter en face de chez elle dans la rue. Choquée, j’ai demandé à Pedro de lui dire qu’elle avait « fait tomber » des papiers (le Portugais et moi, c’est pas encore ça – et c’est peut-être pas plus mal). Elle nous a regardé droit dans les yeux et nous a dit que c’est parce qu’elle n’aime pas les pubs. On lui a bien évidemment rappeler l’existence d’une poubelle, et encore mieux, celle d’une benne pour recycler le papier, littéralement à 100 mètres de sa porte d’entrée. Elle s’est mise à rire, et est rentrée chez elle.

Voilà le genre de comportement que je ne cesse de rencontrer depuis que je suis arrivée au Portugal. Et franchement, ça me met dans tous mes états. Je ne dis pas que ça n’arrive pas ailleurs, mais jamais je n’ai été confrontée à autant de situations telle que celle-ci en si peu de temps. Il y a un réel je m’en foutisme au Portugal qui me gêne énormément.

Toutes les bonnes choses ont un début

Sur la courte liste des bonnes choses ce mois-ci, il y a quand même le fait que nous avons trouver un autre appartement à Guimarães (via un contact, hein). Côté expatriation, on va se laisser quelques mois de plus pour voir comment les choses évoluent par ici, côté pro comme perso. L’été approche désormais au Portugal et j’ai envie de croire qu’avec le soleil et les beaux jours, la roue va tourner.

Les magnolias sont en fleurs, les gens en t-shirts, le thermomètre affiche 20° C et honnêtement, se balader sur le balcon pieds nus le soir à 22 h 00, ça, c’est appréciable et ça me redonne goût à la vie au Portugal. Même si je dois vous avouer que dans ma tête, ça fuse pour planifier, déjà, notre prochaine expatriation

Visiter Guimarães au Portugal

Je suis allée boire un café en ville la semaine dernière avec Cédric, lui aussi blogueur voyage passionné de l’Irlande. Il était de passage par Guimarães avec son fils et ils ont clairement adoré leur grand week-end, car oui, le Portugal pour les vacances, c’est vraiment une chouette destination. Ça m’a fait super plaisir de le revoir et de papoter entre blogueurs !

Je travaille aussi sur tout plein de nouveaux projets en ce moment et franchement, ça m’aide à garder le cap (je vous en parlerai bientôt plus par ici). Et puis je profite des beaux jours pour visiter un peu le nord du Portugal, j’ai par exemple découvert la ville de Vila do Conde la semaine dernière et je m’échappe sur la côte cette semaine encore… Restez dans le coin pour plus d’infos et de photos !


Et vous, des galères en expatriation ? Racontez-moi en commentaire !

À lire aussi 📌 La Chronique Nata #1 et la Chronique Nata #2

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

14 Commentaires

  1. Que de galères en quelques mois ! Le coup du voisin c’est incroyable ! J’espère que ça va s’arranger dans les mois à venir. J’imagine que ça doit pas mal vous changer par rapport à Belfast et même si ton copain est portugais, ça fait longtemps qu’il est parti. Il a dû changer pas mal lui aussi avec toutes ces années passées en Irlande du Nord, pas étonnant que ça ne soit pas évident pour lui non plus. Bon courage en tout cas.

  2. Le problème des loyers ça me fait entièrement penser à Prague, où j’ai vécu pendant presque 3 ans. Là aussi ils sont impayables avec un salaire moyen donc je ne peux que compatir ! Je pense qu’il n’y a pas de durée minimale pour se sentir comme chez soi dans un pays d’expatriation. J’aurais tendance à dire que si ça va pas directement, c’est mal parti. Mais vous avez l’air d’être parti du mauvais pied avec tous vos problèmes d’appartement donc peut-être qu’avec votre nouveau chez vous vous pourrez enfin commencer à vous sentir comme… chez vous :).
    Pour reprendre l’exemple de mon expatriation à Prague, je l’ai plutôt mal vécu au début (du coup je me reconnais vraiment dans ton article !) mais ensuite j’ai réussi à me faire à la ville et à l’apprécier. Bon, au final je n’ai jamais considéré y vivre toute ma vie et les quelques années que j’y ai passé sont bien assez pour moi mais je veux juste dire qu’il y a moyen d’inverser la tendance. Il faut « juste » s’efforcer à se concentrer sur le positif et rencontrer des personnes qui peuvent former un beau cercle d’amis. Et, si ça ne va toujours pas après tout ça, alors c’est mieux de prendre ses affaires et s’installer ailleurs 🙂 ! En attendant, j’espère que tu fais le plein de pasteis de nata :D.

  3. Pfiouuuu ! Mais quelle expérience ! Je n’imaginais pas tout ce que tu pouvais vivre ces derniers mois franchement. J’espère vraiment que tout va s’adoucir et que ce n’était qu’un mauvais passage. En tous cas, bravo pour ta patience, j’ai l’impression que j’aurais fait mes valises 4 fois à ta place 😀
    En tous cas c’est chouette cette chronique ! J’adore 🙂

    1. Oui, tu m’étonnes! Après, ce n’est pas 1ère expatriation alors je suis un peu rodée, mais pour le coup c’est la 1ère fois que ça se passe aussi mal et pourtant je m’en serai jamais douté. Merciiiii, je suis contente que la chronique plaise 🙂 Bises Céline!

  4. Les galères de logement, j’ai connu ça à Glasgow alors je ne peux que compatir. Je trouve ça chouette ce genre d’article qui explique les côtés négatifs que peuvent avoir une expatriation. En tout cas, plein de pensées positives à vous (je suis en Angleterre, ça risque de mettre quelques jours à arriver, surtout avec le décalage horaire ! 😉 ). Sinon, le coup du voisin, tu as été bien patiente je trouve ! A ta place j’aurais coupé son câble et le lui aurait fait bouffer. Tout comme la nana et ses papiers. Ça se mange, si on insiste un peu… Bonne fin de semaine ! xx

    1. Ah oui le UK n’est pas bien mieux niveau logement des fois. J’ai jamais eu trop de soucis avec ça en Irlande du Nord, mais bon, j’ai eu de la chance aussi je crois. Oui, je pense que traiter des choses bien et jolies c’est cool mais en tant qu’expat’ faut aussi voir la réalité telle qu’elle est et la partager telle qu’on la vit.
      Merci pour tes pensées positives! 😀 Bonne fin de semaine à toi aussi Ophélie!

  5. Je suis bien triste de voir que ta vie là-bas est si différente de ce qu’elle pourrait être. Comme le dit Ilhame, les pays du sud ont une mentalité très différente du nord, pour avoir pas mal voyagé des deux côtés et avoir des amis/famille vivant des deux côtés, il y a une nette tendance à jeter par terre, conduire sans regarder autour de soi, ne pas respecter son voisin et j’en passe pour le sud… versus tout recycler (encore plus qu’en France), conduire prudemment et laisser passer tous les piétons, être amical voir généreux avec ses voisins du côté nord… Après ce sont des choses que j’ai remarquées par rapport à mes propres expériences donc ce n’est pas forcément une généralité. Il y a de tout partout mais une chose est sûre: si au bout de 8 mois vous n’êtes pas heureux ou ne vous sentez pas chez vous, je pense que ça ne sert à rien de forcer les choses, au contraire, profitez-en pour avoir de nouveaux projets avant d’être bloqués sur place et devoir « subir » la situation davantage… Bon courage :*

    1. Merci Charlotte! Oh on est flexibles et on a déjà de nouveaux projets plein la tête déjà 🙂 J’en parlerai davantage dans mes prochaines chroniques :p
      Mais oui sinon, c’est tout à fait ça, tu as plutôt bien résumé la situation. Nord / Sud, grosse différence. Après comme tu dis ce n’est pas une généralité, et surtout, c’est mon expérience à moi mais cela ne veut pas dire que tout le monde vit la même ici. On est pas tous fait pour vivre dans le sud ahah
      :*

    1. Oui! Mais je crois qu’en tant que retraité, la vie est totalement différente au Portugal. Déjà les retraités, ils s’installent surtout en Algarve dans le sud du Portugal, ensuite ils ont relativement bien gagné leur vie et ont donc une vie confortable niveau financier, et aussi et surtout, ils restent souvent très attacher à la France sur de nombreux points administratifs, leur permettant ainsi de ne pas être confronté à la réalité portugaise… je pense que c’est tout autre chose d’être retraité au Portugal ou actif au Portugal.

  6. Beaucoup de courage à vous 3!!!!! Ton article est touchant. J espère que vous allez trouver votre petit nid douillet !!! Gros bisous

    1. Merci mimie! Ah oui je ne m’en fais pas, on des flexibles et hyper résilients, on va vite se refaire une situation si ça ne s’arrange pas ici 😀 Gros bisous à vous 4!

  7. Courage c’est le début et c’est comme ça dans tous les pays du sud en général.
    A toi les terrasses ensoleillées et les barbecues cet été !!!
    Je suis sûre que d’ici quelques semaines tu changeras d’avis 🙂

    1. Merci Ilhame! Justement, je crois que je suis simplement pas une fille du sud ahah le sud c’est bien pour les vacances, mais pas à l’année (en tous cas pour moi).